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La escuela de la Felicidad
Dernière mise à jour : 6 mai 2021
Pa'i Puku Par où commencer... nous sommes totalement touchées et perdues après ces deux jours passés dans ce lieu incroyable. Nous avons rencontré des enfants de 8-10-15 ans qui avaient plus de choses à nous apprendre que nous n'avions d'expériences à leur partager. Qu'est-ce que nous nous sommes senties bêtes face à une petite fille de 7 ans qui fait sa lessive toute seule, qui joue avec une simple ficelle avec toutes ses copines et qui porte un sourire que l'on voit rarement chez un enfant en Europe qui joue tout seul sur sa tablette... Nous avons été totalement bouleversées par ces enfants et cela même si nous en avons rencontrés durant ces 5 derniers mois de voyage !

En plus, nous avons maintenant l'avantage de parler espagnol, cela nous a permis de parler directement avec les enfants, les écouter, les comprendre et partager des moments inoubliables de rires.
Pa'i Puku qu'est-ce que c'est ? Pa'i Puku est une école crée par un Père jésuite et qui a été reprise par Señorita Cristina, une infirmière belge. Aujourd'hui cette école est gérée par une directrice, 27 professeurs, 24 éducateurs et compte 494 enfants. Il s'agit en réalité d'un internat. Les enfants commencent l'année scolaire en février et rentrent chez eux seulement en novembre car la plupart habitent trop loin pour rentrer le week-end. Les enfants qui viennent dans cette école sont des fils/filles de peón (ce sont les employés des estancias qui se trouvent un peu partout dans le Chaco). Il s'agit donc d'enfants pauvres et qui n'auraient pas accès à l'éducation sans cette école qui est d'ailleurs l'unique dans cette partie du Chaco. L'âge minimal est de 5ans et la plupart des enfants finissent leur diplôme à 18-19 ans. C'est comme je l'ai dit plus haut un internat strict c'est-à-dire que les enfants ne sortent pas de là durant 9mois. Ils voient leurs parents, pour ceux qui ont encore la chance d'avoir leur papa ou leur maman, seulement durant les 2mois d'été outre quelques visites le week-end. Ce qui fait que les professeurs et les éducateurs deviennent des parents de substitutions pour les enfants. Les premiers mots que la directrice nous a adressé lors de notre arrivée ont été "Bienvenues dans ma famille, tous les enfants ici sont comme mes propres enfants, je les aide lorsqu'ils ont des questions, je les console lorsqu'ils sont tristes, je les gronde parfois mais surtout je les aime comme s'ils étaient les miens !". La vie des enfants

Le quotidien des enfants est très bien rempli. C'est-à-dire que le réveil est à 6:00 et le coucher à 21:00. Le programme de leurs journées est très chargé car ils enchaînent nettoyage, école puis cours pratiques (charpente, électricité, couture, coiffure,...). Évidemment ils ont des moments de libre, ce n'est pas l'armée quand même ! Ils ont la chance d'avoir accès à une éducation duale, c'est-à-dire théorique et technique. Mais aussi d'avoir l'apprentissage de trois langues : le guarani (qui est leur langue maternelle) l'espagnol et l'anglais. Les enfants ressortent de cette école avec un diplôme complet qui leur ouvre les portes de l'Université. Mais les problèmes sont les coûts. En soit, les cours sont gratuits mais la vie à Asuncion ainsi que les achats liés à l'Université sont chers et la plupart des enfants ne peuvent pas se le permettre... Ils rejoignent donc leurs parents ou d'autres membres de leur famille pour travailler dans les estancias.

Mais comment avons nous connu l'école ?
Nous sommes allées leur rendre visite car nous avions aidé au financement d'une fromagerie par le biais du collège de la Planta mais surtout de l'association Suisse Pa'i Puku. Elle a été crée par M. Jacques Bille et est l'une des principale aide financière pour l'école. Grâce aux fonds réunis par les élèves du collège de Sion en 2011 et en 2016, les enfants peuvent maintenant boire du lait des vaches que possède l'école, manger du fromage fabriqué directement sur place et manger du joghurt agrémenté de pulpe de fruits récoltée dans la région.

Et de plus quelques classes et quelques professeurs parrainent des enfants. Cette action concerne les enfants dont les parents ne peuvent rien ou peu payer pour leur scolarité. Les parrains sont donc un apport financier important et qu'il faut absolument maintenir !
Nous avions décidé de proposer aux classes valaisannes qui parrainent un enfant de nous donner une lettre ou un petit cadeau que nous pourrions transmettre en main propre. Et c'est exactement à ce moment-là que nous n'avons pas pu retenir nos larmes... Les enfants ne comprenaient pas exactement ce qu'ils recevaient et étaient extrêmement timides. En fait nous n'avions jamais vu quelqu'un ouvrir une lettre avec autant de précaution. Mais celui qui nous a réellement boulversées, s'appelle Manuel et a reçu une vidéo de la part d'une classe de la Planta. Une simple montage où chaque élève lui dit "bonjour" avec d'énormes sourires. Le choc culturel a été immense, la vidéo avait en effet été tournée en hiver donc avec de la neige et dans les couloirs de notre collège, bâtiment construit en brique sur plusieurs étages. Manuel a regardé cette vidéo avec un sourire comme on en voit rarement et au fur et à mesure ses yeux ont commencé à briller jusqu'à ce que quelques larmes s'échappent... (Les nôtres n'ont pas fait long pour suivre...) Il a une histoire très compliquée et ces 3 petites minutes de vidéo l'ont, le temps d'un instant, sorti de son quotidien et envoyé directement chez nous, à l'autre bout du monde. Voilà pourquoi nous avons fait un détour par le Paraguay et nous le regrettons pas ! Nous avons ainsi pu voir de nos propres yeux ce qu'était réellement Pa'i Puku et comme tu as dû le comprendre nous en ressortons bouleversées...
Voici différents liens qui peuvent être utiles:
Et si tu as des questions n'hésite surtout pas à nous contacter ! Une vidéo arrivera dès notre retour ! Nous allons simplement prendre le temps de faire un beau montage :)